C'est certain, les insectes ont un rôle très important dans nos écosystèmes, à la base des chaines alimentaires, et aussi de précieux indicateurs de la santé des biotopes. Mais la protection des insectes n'a de sens que si l'on protège leurs biotopes, et non les insectes eux-mêmes. La protection telle qu'elle existe actuellement ne freine pas les bulldozers des compagnies qui ont les capitaux suffisants, mais par contre elle nuit aux entomologistes amateurs qui n'ont plus le droit légal de faire leurs études. | |
En effet, les zones naturelles disparaissent progressivement au "profit" de constructions, de routes, et je ne parle pas de la désertification des forêts primaires dans les régions tropicales. Les pesticides et herbicides font partie de la routine agricole, tuant à la fois les insectes matures et privant leurs larves de leur nourriture. Mais malheur au scientifique qui ose se promener un filet à la main dans une zone naturelle ! Non seulement il peut être qualifié de personne "bizarre", mais en plus il risque une forte amende pour oser capturer une espèce dite protégée. | |
Paradoxalement, pour protéger un biotope, il faut recenser que des espèces animales ou végétales protégées existent sur ce lieu. Donc déterminer la présence de telles espèces et faire appel aux scientifiques spécialistes, ornithologues, entomologistes et autres. J'ai personnellement participé à de tels recensements en France. Mais une fois le biotope protégé, ce qui est très bien, la collecte de spécimens y est interdite, sauf à faire le parcours du combattant administratif pour tenter d'avoir d'un bureaucrate n'y connaissant rien en entomologie, un permis spécial rarement accordé. Et finalement, les zones naturelles deviennent "interdites" aux entomologistes qui ne peuvent plus exercer librement leurs études. Il faut vraiment être passionné pour continuer dans cette voie, ou être un délinquant... Et je perçois avec pessimisme l'avenir de l'amateurisme en entomologie. Au fait, saviez vous que la majorité des spécimens que vous avez pu voir dans les musées sont issus de collections privées d'amateurs... ? | |
Savez-vous également que certains papillons sont protégés au même titre que les défenses d'éléphant ou les cornes de rhinocéros ? La liste des espèces protégées est mise à jour principalement par la convention internationale CITES. Pour ces espèces, des permis spéciaux d'importation et/ou d'exportation sont requis. Ma traduction personnelle de cette convention est la suivante : détruire les habitats des espèces protégées aux Philippines, au Brésil ou ailleurs n'est pas dans le cadre de la convention (là on parle de milliers de spécimens...), la seule contrainte pour importer ces espèces est économique (avoir un permis CITES équivaut à payer quelques dizaines de US $), et les espèces protégées par cette convention sont "sur-chassées" par ceux sans scrupules qui en font du profit sur le "marché noir". |
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Dans le même ordre d'idée, et bien que cela puisse sembler paradoxal, collecter les papillons contribue à les sauver ! Vous ne me croyez pas, aller donc faire un tour sur le site de Larry Orsak (PNG). |
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Concentrons nous à protéger les biotopes Les entomologistes amateurs ne veulent pas être les bouc-émissaires de la protection des insectes |
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Mis à jour le 1999-06-28